Depuis maintenant 3 semaines, nous avons commencé l'école à la maison" et nous pouvons déjà faire un petit bilan.
Déjà sachez que nous avons commencé une semaine avant la rentrée française (et québécoise) car nous partons demain pour le nord du Québec pour une semaine à la découverte des beaux paysages et, je l'espère, des baleines !
Nous enseignons (quel bien grand mot) à Milan qui est en CP, Fantine en CM2 et Paul en seconde. 3 niveaux bien différents, 3 façons de faire et d'appréhender, pour eux comme pour nous, l'apprentissage.
La première semaine, nous avons fait des révisions avec Paul. Les cours du CNED n'étant accessibles en ligne qu'au 1er septembre. Il a mis l'accent sur les maths, le français et les langues en refaisant des épreuves du brevet. Très vite nous nous sommes aperçus que les "petits" nous demandaient beaucoup de temps et d'attention et que Paul allait devoir travailler seul la plupart du temps. Dans un sens c'est plutôt un bien car il doit acquérir un grande autonomie au lycée et qu'il n'est pas l'ado le plus autonome que je connaisse. C'est vrai que nous avons toujours eu tendance à beaucoup l'épauler et le driver durant toutes ses années de collège. Je ne sais pas si nous avons bien fait mais toujours est-il qu'aujourd'hui il doit savoir gérer son temps et sa prise de note la plupart du temps seul. Le hic réside dans le fait qu'il est vraiment seul, sans prof, sans copain et que les journées de travail peuvent paraître longues, et démotivantes. Donc tout en le laissant se dépatouiller pour le bousculer un peu, nous essayons, les semaines passant, de nous organiser pour passer plus de temps, ne serait-ce que quelques minutes, à faire le point avec lui sur ses cours, ou tout simplement rester avec lui pendant qu'il bûche sur un exercice. Une occasion pour moi de prendre un café tranquilou !
Il travaille selon les durées officielles hebdomadaires des cours de seconde (4h de français, 3h d'HG etc) et nous avons établi un emploi du temps plutôt équilibré. Il travaille en général entre 9h30 et 13h30 (avec une pause plus ou moins longue entre deux matières... ) et entre 1h30 et 2h30 l'aprem avec ensuite une activité ( guitare, sport, montage vidéo).
Paul travaille dans la vaste cuisine, il a vue sur les arbres du jardin et une beau soleil dés midi...
Fantine travaille sur le bureau qui est dans "le couloir" de l'appart, ou plutôt un vaste dégagement qui déssert le couloir, la salle de bain et la cuisine.
Avec elle et Milan nous n'avons pris que les maths et le français auprès du CNED. Donc le matin les enfants font environ 1h/1h30 de chaque matière le matin et des activités l'après midi.
Parmi les activités nous avons déjà fait : de l'anglais, le système solaire en 3D, des panneaux représentant de grands monuments, la découverte d'une peinture, de l'anatomie...
Fantine est très mature, dotée un raisonnement complexe, pleine d'imagination et débrouillarde mais peine à s'intégrer dans des méthodes apprentissages classiques. Les cours de maths et de français sont parfois synonymes de beaucoup de souffrance pour elle. Il y a des jours où tout roule et des jours où ce qui était acquis la veille semble avoir été totalement oublié. J'assure le français pour les petits et Zaza se charge des maths.
Nous essayons d'y aller tranquillement et au fil des semaines nous nous adaptons à elle et sa façon de raisonner ou de comprendre une notion. Parfois, on switch quand on sent que la situation se bloque et qu'elle se braque sur quelque chose, l'autre prend alors le relais pour désamorcer le souci.
Il va falloir que nous prenions le temps de créer des leçons rien que pour elle, en délaissant parfois le programme du CNED.
Nous avançons pas à pas et je sais qu'elle rentrera, malgré tout, en classe en janvier avec plus de confiance en elle, et en ses capacités, qu'avant.
Milan travaille dans le salon. C'est moins conventionnel et c'est plus adapté aux activités et différents exercices qu'on fait avec lui (il n'est pas rare qu'il se retrouve allongé la tête en bas sur le canapé... ).
Nous avons commencé par lui faire découvrir "les Alphas" une méthode suisse d'apprentissage de la lecture basée sur une histoire et des personnages qui représentent une lettre ou un son. Cette méthode m'a été donné par la directrice de notre école, qui m'a précisé que les professeurs de CP l'utilisaient au premier trimestre en classe.
Milan regarde le DVD ou suit l'histoire sur CD avec un livre. Ensuite on fait des tas d'exercices avec ces petits personnages, comme par exemple lorsqu'il faut sauver les Alphas de la méchante sorcière en les appelant par le son qu'ils émettent et en les faisant passer dans un tunnel (un rouleau d'essui-tout) !
La deuxième partie du "cours de français" se fait via le manuel du CNED, là encore on avance à notre rythme : par exemple Milan en est à la 3ème semaine en français et la 6ème en maths !. L'écriture cursive est un grand défi (ça donne lieu entre nous à des débats sur l'intêret ou non de continuer à l'enseigner) et il est parfois très réfractaire (comprendre super feignant) aux travaux d'écriture, alors que doucement la lecture commence à poindre le bout de son nez...
Mais ce qu'il aime par dessus tout ce sont maths ! Les chiffres, les nombres c'est sa grande passion ! Il fait des additions à trous, compte de 2 en 2, de 3 en 3, de 10 en 10, soustrait à tout va et demande parfois à refaire des maths pour l'activité de l'après-midi.
On finit généralement la journée de classe vers 15H30, et il nous reste alors tout l'aprem pour faire d'autres choses en famille.
Si je devais conclure je dirais que ce n'est pas simple, il faut se remettre en question souvent, s'adapter sans cesse, être attentif et à l'écoute. On perd parfois patience, on s'agace, mais au final c'est une belle expérience pour eux et pour nous. On reste encore trop dans les clous et je pense qu'on va prendre de l'assurance et arriver à vraiment enseigner comme on aime.